Casser les coquillages expérimente, à travers le motif de l'aquarium, les principes de répétition et de variation inhérents à toute collection. L'exposition, composée de tableaux ainsi que d'une installation élaborée à partir d'une accumulation de petits objets aquatiques, est conçue de manière à faire vivre une expérience immersive au spectateur. En traversant l'espace de création, celui-ci se retrouve plongé dans la sphère intime de l'artiste mettant en scène, comme dans un petit spectacle marin, un inventaire de choses du monde dont la connaissance donne la possession. Casser les coquillages est le vecteur de multiples expériences ; le rapprochement entre peinture, installation et collage d'objets hétéroclites qui permet de complexifier l’espace et d’explorer son potentiel.

Nous ramenant à ces moments de l’histoire où l’imaginaire s’est frotté de près à la science, l’univers de Ranellucci rappelle certaines croyances comme celles des monstres qui guettaient les limites géographiques de la Terre, ou encore la discussion entourant l’origine des fossiles trouvés en montagnes. Remontant ainsi le lent cours du temps, l’artiste opère des raccourcis parfois inattendus par la juxtaposition éclectique d’éléments aux origines les plus diverses, faisant de ses microcosmes une tentative pour les revitaliser à travers leurs interactions. Le projet Casser les coquillages nourrit ainsi une tension dialectique entre le réel et l’inventé, investissant l’espace poétique de l’imaginaire par la fabulation.