Sous les thèmes de la métamorphose, de l’appartenance et du travail manuel, AM Dumouchel rassemble avec De la chair vers l’os trois corpus d’œuvres photographiques inspirés de la tradition picturale des Vanités comme allégorie de la mort, du temps qui passe et de la régénérescence.

Le point d’origine de l’exposition remonte à 2019, lors de l’obtention de divers objets ayant appartenu à plusieurs femmes dans la famille de l’artiste, en particulier sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Ces courtepointes tissées de leurs mains, ces bijoux de fantaisie, ces colorés arrangements de fleurs artificielles et autres ornements ont la particularité de refléter non seulement la personnalité et le vécu de leurs propriétaires, mais aussi, dans un spectre plus large, quelques dimensions spécifiques à la classe ouvrière québécoise.

En étudiant ces artéfacts à travers le prisme des procédés photographiques tels que la technologie Polaroid, la numérisation, la manipulation numérique et le collage, Dumouchel cherche à tisser des liens entre sa démarche personnelle et l’interprétation que donnait sa filiation à l’art, du goût et de la culture, malgré l’éloignement émotionnel et physique. Conséquemment, cette démarche met en lumière des réflexions liées à un sujet bien précis, soit la façon dont le travail manuel féminin s’éteint, se transforme ou s’adapte à l’ère de l’écran.

Interreliés par le symbolisme, les matériaux ou la méthode de travail, la série de collage numérique en cours Moments of Energy between Lethargy and Thrills, la suite de diptyques Polaroid Vanitas ainsi que les sculptures photographiques du corpus X transforment la salle d’exposition en espace contemplatif et méditatif.

Image : Tombeau, détail, 2021